Avant que l’eau courante ne se généralise à domicile vers 1950, le lavoir a été un des endroits les plus vivants du village. Depuis quand existe-t-il des lavoirs ? Ce n’est qu’à partir des années 1820-1830 qu’une véritable politique de construction de lavoirs a été mené par les autorités. D’abord dans les villes, les gros bourgs puis les villages. La fin 19ème vit apparaître les bateaux lavoirs dont quelques uns possédaient une machine pour chauffer l’eau.
Architecture type :
Les lavoirs construits près d’une source permettaient des variations architecturales plus intéressantes que les lavoirs de bord de cours d’eau. Ils se composaient le plus souvent d’un bassin est deux parties, en maçonnerie, munie de vannes placées sur deux côtés opposés, l’une destinée à l’entrée de l’eau, l’autre à la sortie. Ce bassin est entouré d’une aire pavée, ses rebords sont formés par des dalles de pierres dures inclinées légèrement vers l’eau afin que l’on puisse frotter et battre le linge. Un toit protège les lavandières du soleil et de la pluie, les plus confortables sont fermés sur un ou plusieurs côtés pour former coupe-vent.
La toiture est portée par une ossature en bois ou par des poteaux en fonte. Elle est recouverte le plus souvent de tuiles mécaniques, nouveau matériaux pour l’époque et fort employé, car plus léger que la tuile plate, il permettait de faire des économies de charpente.
A Vigny, il existait avant guerre trois lavoirs :
- Le lavoir de “Crève Coeur”, le plus ancien, se situait sur l’Aubette à l’opposé du lavoir de la Comté. Pour aller à ce lavoir, il fallait prendre le chemin qui part devant la caserne des pompiers. C’était le plus bucolique. Il fut progressivement abandonné, victime des inondations et des dégradations. Il en restait encore, après la guerre, quelques vestiges qui disparurent ensuite totalement.
- Le lavoir du « Bord’Haut » à 500 mètres du hameau. Il était, en réalité, construit sur la commune deThéméricourt, il fallait pour s’y rendre, prendre le chemin rural n°10 dit de Rueil au Bord’Haut, passer le lieu dit “les murets” (aujourd’hui la D14), puis celui de « l’abreuvoir », continuer jusqu’au chemin de Vernon, descendre ensuite par le clos « Beaupré » en empruntant un magnifique chemin creux. En chemin, on passait d’abord devant un petit lavoir pour atteindre à l’orée du bois le lavoir principal : chemin magnifique mais retour difficile pour les lavandières avec leur brouette chargée de linge car la pente était rude. Le chemin rural n°10 n’existe plus, entre la D14 et le clos « Beaupré ». Seul subsiste 150 mètres de chemin et le lavoir. Ce lieu fait désormais partie d’une propriété privée.
- Et enfin le lavoir de la Comté qui fut totalement détruit pendant la guerre de 14 -18, puis reconstruit. Il est divisé en deux parties : la première, couverte, servait aux lavandières, dans l’autre, non couverte, les bêtes venaient se désaltérer,
L’Aubette en provenance du château de Théméricourt traverse le parc du château de Vigny avant d’alimenter le lavoir de la Comté.